Ce qui me fascine chez un chroniqueur comme Richard Martineau, qui a de nombreuses tribunes pour dire qu’on ne peut plus rien dire, qui se voit comme un pourfendeur d’une élite à laquelle pourtant il appartient, qui qualifie de petits lapins ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, est que c’est peut-être le plus braillard d’entre tous, capable de rouler pendant 24 heures sur le fait que je n’ai pas mis le mot « islamiste » dans une chronique.
C’est qui le petit lapin, au juste ?
Mais ce qui fait le plus mal à mon cœur de littéraire, plus qu’à mon ego, c’est lorsqu’on sort comme d’une boîte de Cracker Jack des citations d’écrivains que j’admire – cette fois-ci Camus – réduites à des slogans creux, très loin de leur pensée profonde, pour soutenir une réflexion anémique. Voilà selon moi ce qui ajoute encore plus au malheur du monde, qui lit de moins en moins.